Face à un dispositif d’aides à la rénovation énergétique qui ne mobilisent pas les Français, le gouvernement a choisi de l’étendre. Plus besoin d’une rénovation globale pour en bénéficier. Mon Carnet Logement fait le point sur les nouvelles mesures.
Depuis le 15 mai dernier, le dispositif MaPrimeRénov se veut plus accessible grâce à une série de nouvelles dispositions.
Pour le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, la chute de plus de 40% au 1er trimestre 2024 du nombre de demandes déposées à l’ANAH, l’Agence Nationale de l’Habitat, en charge du dispositif, nécessitait à elle seule une refonte du système de subventions pour relancer les aides à la rénovation énergétique du parc immobilier français dont, rappelons-le, 4,8 millions de logements sont considérés comme des passoires thermiques.
La complexité du dispositif semble avoir été en grande partie à l’origine du renoncement des foyers français à bénéficier des aides de MaPrimeRénov ; mais c’est surtout son conditionnement à des travaux de rénovation globale, qui ont découragé les moins ambitieux. Dès lors le gouvernement a opté pour une simplification avec un train de mesures visant à l’assouplissement des conditions d’accès entré en vigueur le 15 mai dernier
La prime aux « monogestes »
Vous êtes propriétaire de votre logement et vous souhaitez engager des travaux simples, comme remplacer vos fenêtres par du double vitrage ou isoler vos combles. C’est ce qu’on appelle des « monogestes » de rénovation énergétique. Avant le 15 mai, pour bénéficier de MaPrimeRénov dans ce contexte, vous aviez deux obligations : coupler ces travaux avec un changement de votre système de chauffage et effectuer un DPE pour prouver que votre logement rentrait bien dans le cadre d’une passoire thermique. Si l’ANAH souhaite continuer à encourager la rénovation globale des logements classés F ou G, avec le recours obligatoire à un accompagnateur Rénov’, il est désormais possible sans DPE de bénéficier de l’aide pour ces fameux « monogestes ».
L’application Hellowatt, plateforme privée qui a pour ambition de rendre la rénovation énergétique simple et populaire, passe au crible le nouveau dispositif MaPrimeRénov à travers l’exemple d’un propriétaire d’une maison de 100 m² qui souhaite isoler ses murs par l’extérieur. Avant le 15 mai, en quête d’aides et de subventions, il ne pouvait prétendre qu’au CEE, les certificats d’économies d’énergie, soit environ 1000 euros sur un devis de travaux chiffré à 17.500 euros. Coût des travaux pour le propriétaire : 16.500 euros. Autant dire que nombre de propriétaires préféraient y réfléchir à deux fois et suspendre le projet.
Depuis le 15 mai, grâce au nouveau dispositif de Maprimerénov, ce même propriétaire avec ce même devis peut prétendre décrocher jusqu’à 8.500 euros d’aides ; soit un reste à charge de 9.000 euros seulement. Une différence de budget conséquente qui peut encourager les propriétaires à se lancer dans ce type de chantier.
Par ailleurs, pour les passoires thermiques en location qui voient venir l’échéance de la fin de l’année avec anxiété puisqu’ils ne pourront plus être loués au 1er janvier 2025, le nouveau dispositif est une véritable opportunité. On estime à 24% le nombre d’entre elles qui avec un « monogeste » pourraient gagner 1 à 2 classes énergétiques. Une simple isolation ou un seul changement de système de chauffages ou de fenêtres seraient suffisantes dans bien des cas. A en croire les chiffres, pour l’heure, les propriétaires bailleurs se sont contentés de poser des robinets thermostatiques dont le coût est minime, pour faire baisser de 3 à 5% la consommation énergétique du bien. Sans pour autant gagner une classe énergétique sur leur DPE. La nouvelle formule de MaPrimeRénov est donc une occasion à saisir pour engager des travaux cet été. A saisir au plus vite !