L’introduction du nouveau Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) en vigueur depuis le 1er juillet 2021 a un impact négatif sur les petites surfaces résidentielles. En particulier, les logements de moins de 30 m² présentent la plus forte proportion de “passoires thermiques“, c’est-à-dire des logements classés en catégorie F ou G en termes de performance énergétique.
Ce constat est confirmé par les données fournies par l’ADEME, qui montrent que près d’un tiers des logements de moins de 30 m² se voient attribuer une classification énergétique de catégorie F ou G. Si l’on considère une limite encore plus basse, c’est-à-dire une superficie inférieure à 20 m², la proportion de logements étiquetés en tant que “passoires thermiques” grimpe à 37 %.
Les facteurs de la mauvaise performance énergétique des petites surfaces:
Les petites surfaces sont souvent mal classées sur le plan énergétique en raison de plusieurs facteurs :
- Rapport surface/volume élevé: Les petites surfaces ont un rapport surface/volume élevé, ce qui les rend moins efficaces en termes d’isolation thermique. En effet, la chaleur se diffuse plus rapidement dans un espace confiné, ce qui augmente la consommation d’énergie.
- Limitations structurelles: Les petites surfaces peuvent avoir des contraintes structurelles qui limitent la possibilité d’ajouter de l’isolation ou d’autres améliorations énergétiques. Par exemple, il peut être difficile d’ajouter de l’isolation dans des murs minces ou d’installer des systèmes de chauffage et de climatisation plus efficaces dans des espaces restreints.
- Difficulté à adopter les technologies économes en énergie: L’espace limité dans les petites surfaces rend complexe et coûteuse l’adoption de technologies d’efficacité énergétique, comme des systèmes de chauffage et de refroidissement plus performants.
Les conséquences du classement énergétique des petites surfaces
Le classement énergétique des petites surfaces a des conséquences importantes pour les propriétaires, les locataires et le marché immobilier.
- Pour les propriétaires: Le classement énergétique d’un logement peut avoir un impact significatif sur sa valeur de marché. Les logements classés en catégorie G ou F sont généralement moins attractifs pour les acheteurs et les locataires, ce qui peut entraîner une baisse des prix.
- Pour les locataires: Les logements classés en catégorie G ou F sont plus coûteux à chauffer et à refroidir. Cela peut entraîner une augmentation des factures énergétiques pour les locataires.
- Pour le marché immobilier: Le classement énergétique des petites surfaces peut contribuer à la pénurie de logements abordables. En effet, les propriétaires de logements classés en catégorie G ou F peuvent être réticents à les louer ou à les vendre, ce qui réduit l’offre de logements disponibles sur le marché.
Les solutions envisagées
Face à ces enjeux, plusieurs solutions sont envisagées :
- Des dérogations pour les propriétaires de bonne foi: Les pouvoirs publics envisagent de mettre en place des dérogations pour les propriétaires de bonne foi qui souhaitent continuer à louer des logements classés en catégorie G. Ces dérogations seraient accordées sous certaines conditions, telles que la réalisation de travaux d’amélioration de la performance énergétique dans un délai imparti.
- Une révision du DPE: Le gouvernement a également annoncé qu’il allait revoir la méthodologie de calcul du DPE afin de tenir compte des spécificités des petites surfaces. Cette révision pourrait notamment conduire à l’introduction de coefficients de pondération adaptés aux petites surfaces.
Le classement énergétique des petites surfaces est une problématique complexe qui nécessite des solutions adaptées. Les pouvoirs publics travaillent actuellement sur plusieurs pistes pour résoudre ce problème, mais il reste encore du chemin à parcourir.
